Bonjour, je me présente, je m'appelle Benjamin, j'ai 29 ans à l'heure où j'écris ce message.
1) Je reconnais que pour avoir écrit les règles de ce forum .. et bien je les connais
2) Pour l'instant, je ne connais que moi-même sur ce forum
3) Mon projet porte sur une future installation en maraîchage bio sur une surface à taille humaine entre 1,5 et 3 hectares avec ma femme et mes enfants.
(1990-2008)Je suis né dans le nord, puis on a déménagé entre 7 et 8 fois (Montpellier, Ardèche, Île de France).
Mon enfance se résume dans une certaine liberté. Avec mon frère, une grande complicité pour découvrir la nature et faire des bêtises comme écrire au marqueur sur l'intégralité du crépi du tour de la maison loué à Clarensac
Curieux et attiré par la nature depuis la tendre enfance, je me suis passionné de la science en long et en large ... espace, microbiologie, faune, flore, médecine, psychologie ...
Je me suis fait peu d'amis mais de très bons amis, même si j'ai perdu de vu les premiers, ils ont contribué à ce que je suis devenu par la suite
Et ceux d'après sont ceux qui font ce que je serais de mieux demain (à relire si tu as pas compris) !
(2008-2009)Onze ans plus tôt, je travaillais déjà dans la boutique de mes parents, un commerce alimentaire indépendant qui se fournissait globalement sur le marché de Rungis. Je faisais parti de ces jeunes qui ne savaient absolument pas quoi faire, le BAC en poche (spécialité STL).
Plutôt que de ne rien faire ou d’atterrir dans un labo pour analyser de l'eau ou des urines dans une implacable routine mon grand-père m'a permis de travailler tout le mois d'août dans sa forêt (appartenant à un groupement forestier) pour faire la mesure des douglas et épicéas encore debout ou déjà coupés, suivre leur croissance et estimer la rentabilité de certaines parcelles.
Pendant ce temps, j'étais dans une certaine déroute, ma grand-mère réfléchissait grandement à ma réorientation sans que je sache vraiment ce qui pourrait me plaire. C'est alors que ma mère et mon père, plutôt que de me laisser oisif m'ont proposé d'intégrer leur commerce en réalisant un BTS MUC en alternance.
J'avais 19 ans
(2009), j'étais passionné par la géopolitique et la collapsologie, j'étais très craintif du devenir de cette société humaine et je pouvais être qualifié de survivaliste. En effet, j'avais plusieurs gros bidons en plastique, des réserves de conserves achetées lors de grandes promotions dans les grandes surfaces les plus connues, des livres sur la survie, comment et quoi faire avec un couteau et un bric à brac de petits outils, pierre à feu, scie fil ...
Mon oncle m'encourageait acquérir des compétences de survie avec ses sujets toujours plus inquiétant, il avait aussi ses contacts dans l'armée où il m'avait alors dégoté un court stage de survie de deux jours pour découvrir des bases rudimentaires.
(2010)Malgré mon coté solitaire et pessimiste, j'aimais parler à de nombreuses personnes songeant peut-être naïvement que l'humain ne pouvait être si mauvais au fond de lui.
Cette idée de bienveillance m'a plutôt desservie et je pensais surtout que je devais mal m'y prendre, que l'humain était probablement trop complexe avec lui-même pour pouvoir échanger en toute confiance et sincérité.
Alors j'ai vécu des moments alternant une apparente extraversion et confiance puis des moments d'introversion et de méfiance accentués par ma personnalité d'origine timide (mais débridée par le contact avec la clientèle dans le contexte du commerce familial).
Aussi, j'ai toujours eu une position difficile dans l'entreprise car mes parents = mes patron.
Je devais respecter un responsable qui n'était pas un membre de la famille et pour lequel je ne voyais malheureusement pas toujours les compétences ou le comportement pour incarner son poste. Et des employés qui me voyaient comme le fils des patrons et avec qui je n'avais pas toujours l'impression d'être en confiance et toujours plus à prouver ...
Du coup j'optais parfois pour le poker-face
Avec le recul ce n'était pas non plus la meilleure des solutions
(2010-2014)Je faisais de la course à pied régulièrement pour rester en forme et je guettais le moindre indice de guerre ou de faillite bancaire qui me ferais passer à l'action, partir m'isoler dans un coin le moins peuplé de France, loin des centrales nucléaires et des usines classées Seveso
Pour cela, chez mes grands-parents me paraissait être une idée de plus en plus pertinente.
La création d'un groupe famille/amis qui pourrait se défendre en cas de problèmes ... Je passais de plus en plus pour un borderline
Mais sans trop savoir de quoi il s'agissait, il y avait un vide, un manque en moi.
Pourtant, j'avais tout pour être heureux, une femme, un travail, des idées et la santé.
Après des frictions au magasin, exacerbées par un responsable alcoolique et autoritaire en plus de me sentir enchaîné aux souhaits de mes parents, je suis parti environ trois mois avant de revenir à la suite du départ de l'énergumène et d'un certain mea-culpa (acceptant ma part de responsabilité).
C'est alors que nous partions en quête d'un foyer avec ma femme. Nous nous sommes installé et le temps à passé, mon regard a lentement changé sur moi-même et l'avenir. Un soupçon de maturité commençait à s'installer dans ma vie.
Fort d'une plus grande stabilité, j'ai commencé à vouloir prouver mes capacités aux yeux de la famille. C'est alors que je suis passé de caissier/rayon à un stage chez un confrère pour apprendre les bases de gestion du rayon fromage. J'ai créé le rayon fromage du magasin plusieurs mois avant de recruter une personne pour s'en charger. J'ai ensuite passé le permis poids lourd pour conduire le camion et ramener les marchandises de Rungis, fait de la recherche pour élaborer des corbeilles de plus en plus belle et améliorer le travail des rayons. Enfin, mon père m'a formé pour réaliser les achats à Rungis que j'ai fait pendant une année.
(2015)Ah cette jeunesse !
J'ai alors changé et encore changé ...
Je pense que c'est l'arrivé de ma première fille qui m'a d'un seul coup foutu cette sacrée claque.
Je me suis alors reconnecté à mon moi enfant.
J'ai craint au début, ressentir encore plus mon inquiétude sur cette société, de la peur ...
Mais ce n'était plus pour moi, c'était pour ma famille, pour nous.
C'est alors que j'ai souhaité voir une alternative plus positive.
Sensible à la santé, j'ai arrêté la viande rouge puis la viande sauf le poisson. On s'est mis à manger plus diversifié en légumes et fruits et plus de bio aussi.
J'ai commencé à m'intéressé vraiment à la permaculture et agriculture alternative pour savoir quoi manger à ce moment précis.
Même si j’ai toujours travaillé dans le commerce alimentaire (non bio) de mes parents avec ses hauts et ses bas sur près de dix ans. Se fut pour moi une expérience intéressante tant par la richesse des connaissances sur la filière que pour le contact avec l’humain malgré un contexte pas toujours agréable à vivre.
Mon ancien intérêt pour la géopolitique et la collapsologie est devenu un intérêt pour l'écologie et l'impact citoyen/quotidien.
Nous avons alors commencé à réduire nos déchets, l'utilisation du plastique, faire des économies en énergie ...
(2016)Rapidement, des confrères m'ont approché pour me faire intégrer leur petit groupe de primeur en quête du diplôme de MOF.
Très intéressé pour répondre aux problématiques que rencontre la filière fruit et légume à laquelle n'échappe pas complètement l'entreprise familiale, je l'intègre et me fait de bons contacts avec qui je suis content d'échanger et de contribuer allant même jusqu'à contribuer à l'agrandissement du groupe par son organisation et ma façon de communiquer avec chacun d'entre eux.
Mais je me suis fourvoyé car l'idée de base cherchant à laisser s'exprimer la diversité de chacun et d'avoir un échange profitable à tous est devenu un groupe pour servir de recrutement à une association elle-même à l'origine de la création du concours MOF primeurs. Ils faisaient du bon travail mais étant eux-même en lien avec de plus grosses structures et pas très impliqué sur le pole production, je ne voyais aucune solution d'avenir mais de nouvelles chaînes délétères pour les petits primeurs comme nous.
Alors, le petit groupe a prit le chemin de "l'excellence" en mettant de coté des valeurs saines et respectueuses de l'environnement et de la santé humaine (indirectement) profitant de cette association mais se différenciant des MOF par leur leader voulant innover la profession, ma femme m'a aider à me reconnecter à mes convictions profondes et je voyais que leur route n'était pas la mienne.
J'ai laissé cela en suspens quelques temps voulant alors réaliser une reconversion professionnelle ne voyant pas de reconnaissance morale et de complicité de la part de mon propre père en regard de la valeur ajouté que je souhaitai petit à petit apporter dans son entreprise. Mais surtout par ce que de nouvelles valeurs grandissaient en moi.
(2017-2018)C’est ainsi que j’ai opté pour une reconversion professionnelle en réalisant un BPREA en maraîchage biologique sur la période 2017/2018.
Mes convictions personnelles (sérénité, biodiversité, production éthique, saine, respectueuse de l’environnement et de l’homme) pouvaient enfin prendre du sens en devenant l’acteur d’un projet réfléchi sur une production diversifiée de légumes, petits fruits et plantes aromatiques.
J'ai réalisé pendant ce stage, que les personnes cheminant vers un travail plus proche de la nature étaient souvent plus sincère, ouvert au partage, dans la confiance et surtout pour la plupart n'étaient pas des fainéants. J'ai beaucoup reconsidérer mes années de travail au magasin et mes échanges avec les gens. En y retournant, deux choix s'offraient à moi. Soit je négociais un nouveau rôle dans l'entreprise de mes parents pour capitaliser une expérience de manager et un peu plus de sous pour le futur projet, soit je devais parfaire mon expérience avec un maraîcher. Puis j'ai eu la possibilité de devenir responsable du rayon fruit et légume car le prétendant à ce poste qui attendait de faire ses preuves depuis trois ans avait trouvé une nouvelle opportunité professionnelle et allait nous quitter.
(2019)Me projetant sur l’Aveyron pour notre projet comme quand j'étais à fond dans le survivalisme, j’ai dû remettre en question l’établissement de cette activité (début de l'année 2019) en raison d’un conflit familiale où un membre de la famille a remis en cause tout nos choix de vie (cachant peut-être un conflit d’héritage pour lequel je ne souhaitais pas faire participer ma petite famille).
Tout cela nous a profondément blessé de la part de ce membre de la famille qui m'était proche (encore un masque qui tombe ?).
Nous quittions donc l'Aveyron avec une certaine amertume et pas mal d'incertitudes pour ma part, ayant projeté toute la construction du projet au cours du BPREA sur ce site.
Mais la distance avec ma famille sera finalement un cheminement salutaire, je serais complètement libre de mes choix sans avoir l'impression de devoir leur prouver quoi que ce soit.
Mon départ de l'entreprise familiale est prévu pour la fin novembre 2019. Après quoi je chercherai le foncier qui nous permettra de réaliser nos rêves !
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